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Publié : 14 octobre 2011

Pollution de l’estuaire de la Loire : Total poursuivi en justice

Communiqué de presse de la Fédération Nationale de l’Environnement (FNE) du jeudi 6 octobre 2011

Pour Total, la marée noire de Donges est une « expérience »â€¦

Les 4 et 5 octobre derniers, Total Raffinage Marketing comparaissait devant le Tribunal correctionnel de Saint-Nazaire. L’exploitant de la raffinerie de Donges (44) comparaissait à la suite d’une rupture de canalisation corrodée ayant entrainé une pollution au fioul qui s’est étendue jusqu’à l’Ile de Ré. Lors de l’audience, les accusés ont eu l’audace de qualifier d’ « expérience » ce rejet accidentel…

Une marée noire en eaux douces

Le 16 mars 2008, 1500 m3 de fioul se sont échappés d’une canalisation de la raffinerie de Donges qui datait de 1964 et qui manifestement ne faisait pas l’objet de mesures de surveillance suffisantes. Ce déversement d’hydrocarbures dans les milieux naturels estuariens a eu un impact considérable. Tout l’écosystème a été atteint aussi bien du fait du déversement en lui-même qu’à cause des opérations de nettoyage.

TOTALement irresponsable !

Raymond Léost, responsable juridique de FNE, déplore l’irresponsabilité de Total : « La société Total ferait mieux d’investir dans la sécurité industrielle plutôt que dans la publicité verte ! Le discours trompeur que tente de diffuser ce groupe sur ses prétendus efforts entrepris pour la protection de l’environnement est à nouveau démenti d’une façon tragique pour l’environnement. Ce nouvel incident technique démontre que toutes les précautions n’avaient pas été prises et que le groupe n’avait aucunement tenu compte des erreurs passées et des précédentes pollutions dont il était à l’origine. »

L’audience a confirmé les soupçons des parties civiles. Les experts ont témoigné de rejets de 1500 m3 de fioul dans le milieu, alors que total n’en déclare que 500. La raffinerie et Total ont continué de nier toute négligence ou dysfonctionnement et ont eu l’indécence de parler « d’expérience » pour le rejet accidentel, et de « retour d’expérience » pour les travaux de réparation de la canalisation ! Le procureur donnant raison aux 27 parties civiles a requis 300 000 euros d’amende. FNE, quant à elle, a demandé 50 000 euros en réparation du préjudice qu’elle estime avoir subi.

C’est pourquoi FNE et ses associations membres (Bretagne Vivante, la LPO, Surfrider Fondation, Nature Environnement 17), se sont constituées parties civiles dans cette affaire. Les mesures de prévention ont été volontairement ignorées par l’industriel. Il s’agit pour nous d’insister sur l’application indispensable du principe pollueur-payeur.

Pour lire un résumé des débats : Echo de la Presqu’ile du 7 octobre 2011, cliquer sur le doc

Echo de la presqu’île du 7 octobre 2011